L’avenir de l’agriculture suisse : concilier tradition, durabilité et changement climatique

L’agriculture suisse, cœur de nos traditions, est menacée par le climat. Comment allier durabilité et héritage culturel ? Une réflexion essentielle.

ECONOMIE SUISSESOUVERAINETÉ ET SÉCURITÉ

Lionel Genoud

5/8/20252 min read

L’agriculture suisse, cœur de nos traditions, est menacée par le climat. Comment allier durabilité et héritage culturel ? Une réflexion essentielle.

Dans les alpages des Grisons ou les champs de la Gruyère, l’agriculture suisse est bien plus qu’une activité économique : elle est le socle de notre identité. Avec 16 % des fermes en bio, nous sommes un modèle, mais le changement climatique nous oblige à nous réinventer. Comment préserver nos traditions tout en assurant un avenir durable ? Mes recherches sur les traditions suisses montrent que cet équilibre est possible, mais il exige une mobilisation collective.

Une agriculture sous tension

L’agriculture suisse, avec 150 000 emplois et 1 % du PIB, est un pilier de notre souveraineté alimentaire. Mais elle est vulnérable. En 2023, les sécheresses ont amputé les rendements céréaliers de 10 % dans certaines régions (source : Office fédéral de l’agriculture). Les alpages, essentiels pour nos fromages comme le Gruyère AOP, souffrent de pâturages moins productifs, un défi pour des fêtes comme la Désalpe, qui incarnent notre lien à la terre.

Les défis climatiques

Le réchauffement climatique, avec une hausse de 2,8 °C depuis l’ère préindustrielle (source : Nature), bouleverse nos pratiques. Les étés plus chauds et les pluies irrégulières affectent le maïs et le blé, tandis que la fonte des glaciers réduit l’irrigation naturelle. À Sursee, des agriculteurs m’ont confié leur inquiétude : « Si les alpages disparaissent, que deviendront nos traditions ? »

Vers une agriculture régénérative

Des solutions émergent, comme l’agriculture régénérative, qui améliore la santé des sols et capte le carbone. À Fribourg, la ferme de Jean-Pierre Müller utilise des couvertures végétales, réduisant les besoins en eau de 20 % (source : Le Temps). Ces pratiques, combinées à des technologies comme les capteurs d’humidité, offrent un espoir, mais elles demandent des investissements que beaucoup de petites fermes ne peuvent assumer seules.

Un soutien politique nécessaire

La Suisse vise la neutralité carbone d’ici 2050 (source : PwC), et le budget pour l’agriculture bio a grimpé de 10 % en 2024. Mais les subventions favorisent encore les grandes exploitations, marginalisant les petites fermes familiales, pourtant au cœur de nos traditions. Une réforme s’impose pour encourager les pratiques durables et former les jeunes agriculteurs à ces méthodes.

Préserver notre héritage

L’agriculture suisse est un trésor culturel. Des événements comme la Bénichon ou la Désalpe ne sont pas de simples fêtes : ils renforcent notre identité. En soutenant nos agriculteurs, en valorisant leurs savoirs et en les équipant pour l’avenir, nous pouvons garantir notre autosuffisance tout en chérissant notre passé.

Conclusion

L’agriculture suisse est à un carrefour. En alliant durabilité et traditions, nous pouvons préserver ce patrimoine vivant pour les générations futures.