Défendre les traditions suisses face aux défis modernes

Notre neutralité, notre démocratie directe, notre attachement à la liberté individuelle et à la responsabilité personnelle ne sont pas des reliques : ce sont les piliers silencieux qui ont permis à notre nation de traverser les siècles sans renier son âme.

L'ÉDITO

Jean-Marc Reymond

5/7/20252 min read

Dans un monde agité où les repères s’effritent à mesure que les idéologies s’empilent et que les algorithmes dictent le rythme de nos vies, la Suisse garde une singularité précieuse. Notre neutralité, notre démocratie directe, notre attachement à la liberté individuelle et à la responsabilité personnelle ne sont pas des reliques : ce sont les piliers silencieux qui ont permis à notre nation de traverser les siècles sans renier son âme.

Aujourd’hui pourtant, ces fondations sont mises à l’épreuve. Les appels à une standardisation globale, qu’elle soit culturelle, juridique ou technologique, gagnent du terrain. On nous pousse à nous aligner, à effacer nos spécificités pour mieux "entrer dans le rang". L’identité helvétique serait, à en croire certains, un obstacle à dépasser plutôt qu’un héritage à protéger. Ce discours est non seulement dangereux, il est faux.

Oui, les défis sont là. Crise énergétique, perte de souveraineté numérique, immigration de masse, recul de la langue française dans certains cantons, criminalité transfrontalière, polarisation idéologique… Face à cela, devons-nous tendre vers toujours plus de compromis fragiles et de gouvernance hors sol ? Ou retrouver le courage de défendre ce qui nous a construits : le respect de nos institutions, la force de la langue, la famille, la patrie, le droit du peuple à décider librement ?

Car défendre nos traditions, ce n’est pas rejeter le monde. C’est y entrer debout. Ce n’est pas tourner le dos à l’avenir. C’est y entrer sans se renier.

Nos fêtes populaires, nos dialectes, notre sens de la transmission intergénérationnelle, nos paysages protégés, nos libertés communales, nos coutumes rurales et nos savoir-faire sont des réponses aux excès d’un progrès sans conscience. Ils rappellent que tout ne s’achète pas. Que la dignité humaine précède la logique marchande. Et que la liberté s’ancre dans quelque chose de plus ancien que les caprices du jour.

Réduit National est né de cette volonté : offrir un espace où la voix suisse ne se dilue pas dans le brouhaha mondial. Un lieu de mémoire, mais aussi d’action. Nous ne voulons pas être les témoins muets de la dilution de notre pays. Nous voulons en être les gardiens vigilants.

Il est temps de reprendre la parole. De rappeler que la modernité ne vaut que si elle respecte nos racines. Que l’ouverture au monde ne signifie pas l’effacement de soi. Que la Suisse a encore quelque chose à dire — à condition qu’elle reste elle-même.

Par Jean-Marc Reymond – Rédacteur en chef