80 ans de la Victoire de 1945 : leçon de souveraineté pour la Suisse

En ce 8 mai, la France célèbre les 80 ans de la Victoire de 1945. Quelle leçon pour la Suisse, qui a su préserver sa souveraineté pendant la guerre ? Une réflexion stratégique.

SOUVERAINETÉ ET SÉCURITÉRUBRIQUE INTERNATIONALE

Claire Monney

5/8/20252 min read

En ce 8 mai, la France célèbre les 80 ans de la Victoire de 1945. Quelle leçon pour la Suisse, qui a su préserver sa souveraineté pendant la guerre ? Une réflexion stratégique.

Aujourd’hui, 8 mai 2025, la France commémore la Victoire de 1945, marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Ce jour férié, célébré dans tout le pays, rappelle la capitulation de l’Allemagne nazie et la victoire des Alliés. À Berne, où je couvre les débats sur notre politique extérieure, cette date résonne comme un rappel : la neutralité suisse, maintenue pendant le conflit, a été un rempart pour notre indépendance. Quelles leçons pouvons-nous en tirer face aux tensions actuelles ?

Une neutralité qui a sauvé la Suisse

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Suisse, entourée de puissances belligérantes, a préservé sa souveraineté grâce à sa neutralité armée. Le Réduit National, stratégie de défense dans les Alpes, a dissuadé une invasion allemande, tandis que notre diplomatie a permis d’éviter les hostilités. En 1945, alors que l’Europe pansait ses plaies, la Suisse est restée un îlot de stabilité, accueillant des réfugiés et servant de plateforme pour des négociations.

Les défis actuels

Aujourd’hui, la neutralité suisse est à nouveau testée, comme lors de la guerre en Ukraine. Les sanctions contre la Russie en 2022 ont divisé l’opinion : 38 % des Suisses y voyaient une entorse à notre tradition (sondage SSR, 2023). Alors que des conflits mondiaux s’intensifient – à Gaza ou en Ukraine –, la Suisse doit réaffirmer son rôle. La commémoration de 1945 nous enseigne que la neutralité n’est pas une passivité, mais une posture active de médiation.

Un modèle à préserver

La Suisse peut tirer parti de son histoire pour renforcer sa position. Genève, siège de nombreuses organisations internationales, doit rester un centre de diplomatie. En investissant dans notre rôle de médiatrice, nous pouvons montrer que la neutralité est un outil de paix, pas une faiblesse. Face à une Europe qui cherche à bâtir une défense commune, la Suisse doit défendre son indépendance tout en coopérant.

La Victoire de 1945 nous rappelle la force de notre neutralité. En ce 8 mai, réaffirmons notre engagement à protéger notre souveraineté, tout en étant une voix de paix dans un monde troublé.